Comment Voyagerons-Nous dans le Futur ?

« Plus vite – Plus haut – Plus fort »

Contrairement à ce que nous laisse entendre cette devise, nous n’aborderons pas dans cet article les prochains Jeux Olympiques. Cet adage emblématique , symbole de l’excellence par la performance semble être, un mot d’ordre, transposable à un tout autre secteur ; celui des transports.

Ces derniers nous permettent de voyager à une heure de chez nous comme à l’autre bout du monde. Les moyens de transports sont ainsi, indissociables de l’activité touristique puisqu’elle implique un mouvement pour aller en dehors de notre zone d’habitat. Le tourisme s’est d’ailleurs démocratisé grâce aux transports et à l’idée révolutionnaire de Thomas Cook, qui vend dès la première moitié du 19ème siècle des trajets peu chers comprenant le billet de train et le repas à des centaines de britanniques. Et maintenant, si nous appliquions la devise des Jeux Olympiques aux transports dans le secteur touristique, qu’est-ce que cela nous donnerait ?

« Plus vite »

Nos déplacements font l’objet d’innovations les plus vertigineuses les unes que les autres ; trains magnétiques supraconducteurs, Hyperloop ou encore avions supersoniques sont autant d’inventions qui compressent l’espace-temps. A tel point que nous pouvons aujourd’hui envisager un Paris-Montréal en 3 heures 45. Sur internet, nous avons des paysages a portée de clic, pourquoi ne pas les avoir à portée de trains, d’avions ou de bateaux ?

Ce fantasme de rapidité n’est pas nouveau, la littérature et le cinéma regorgent de références de téléportation avec Hyperion de D. Simons, Jumper de S. Gould, la mouche de Cronenberg ou encore la saga Harry Potter de J.K Rolling reprennent chacun ce concept à leur manière. Ces imaginaires ne seraient-ils pas le reflet de notre manque de temps chronique ?

Au lieu de nous déplacer plus vite, nous pourrions à l’inverse imaginer un rallongement de nos temps de loisirs ; 1 année sur deux pour travailler ou bien la fameuse semaine de 4 jours de travail.

« Pus haut »

Des Montgolfières aux avions pour finalement s’envoler en fusée, nous partons toujours plus loin à la conquête du ciel. Après Dubaï/Phuket, l’espace semble être la nouvelle destination en vogue auprès des géants de la tech. Space X, Virgin Galactic ou encore Blue Origin font renaître la figure de l’explorateur de ces cendres. En effet, pour naviguer vers des terres inconnues, il ne nous reste que les profondeurs océaniques, quelques jungles ici et là et surtout l’immensité de l’espace.

Gardons en mémoire que l’espace reste un milieu hostile nécessitant des années d’entraînement et dont les moyens de transport polluants sont réservés à quelques multimilliardaires. A voler trop haut ne risquerions pas de nous brûler les ailes ?  

Nous pouvons aller plus haut alors à l’inverse, pourquoi ne pas aller plus bas pour explorer les mystères de notre planète ? C’est ce que suggère Jules Verne dans ses récits ; 5 milles lieux sous les mers ou Voyage au centre de la terre pour faire de la spéléologie XXL.

– « Plus fort » –

Le transport n’est pas seulement un moyen mais une fin en soi. D’ailleurs, on dit souvent que « dans un voyage ce n’est pas la destination qui compte mais le chemin parcouru. ». Faire du transport une expérience à part entière n’est pas nouveau comme en témoigne l’engouement pour les croisières, le train californien Zephyr, l’Orient Express ou les expos métro.

Le transport n’est plus envisagé comme une perte de temps mais comme une expérience à part entière, un moment de détente où nos sens sont mis en éveil. Être transporté par le biais de nos sens sont des hypothèses mis en scène dans de nombreux récits comme Ready Player One ou Cyberpunk 2077. Dans un premier cas, les habitants peuvent s’immerger dans un autre univers par le biais d’une combinaison qui reproduit nos sens ou bien voyager dans le vécu d’une autre personne par le biais de puces cérébrales pour vivre des sensations fortes.  

Ainsi, la manière dont nous voyageons est lié à notre culture, les valeurs et les représentations qui en découlent ; aller plus vite, plus haut et plus fort n’est finalement qu’une prolongation de fantasmes et d’imaginaires vieux de milliers d’années.

Le futur quant à lui se niche sûrement dans le dépassement de ce triptyque de l’innovation pour aller chercher un changement de mentalité quant à notre rapport au temps et à notre quotidien.

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